cello
2006-08-30 14:23:49 UTC
CENSEUR DES PAUVRES , AMIE DES RICHES Mère Teresa, Une sainteté
médiatique
Par Christopher Hitchens, journaliste, auteur de «The Missionnary
Position»,Verso, Londres, 1995. Paru en français sous le titre «Le
Mythe de Mère Teresa», Dagorno, Paris, 1996.
«(Les saints, écrivait Georges Orwell en 1949, devraient toujours être
jugés coupables, jusqu'à ce qu'on ait prouvé leur innocence.» La
carrière de Mère Teresa suggère l'inverse. Alors que la plupart des
personnalités publiques voient leur réputation jugée à la lumière de
leurs actes, Mère Teresa, elle, voit ses actions évaluées à l'aune de
sa réputation. Une réputation de sainte, généreuse, dévouée à la cause
des pauvres et des damnés.
Deux exemples récents. En novembre 1995; la population irlandaise dut
décider, par référendum, d'abroger l'interdiction du divorce. L'Irlande
était le seul Etat européen à maintenir cette interdiction. Or le pays
négociait alors avec les protestants d'Ulster. lesquels redoutaient
qu'un accord avec Dublin ne débouche sur un plus grand contrôle de
leurs vies par le clergé catholique. En partie pour les rassurer, la
plupart des partis irlandais appelèrent à voter «oui» au référendum, Le
scrutin promettait d'être très serré (en définitive, le «oui» l'emporta
par 50,3 % des suffrages)» Mère»Teresa, qui n'est pas irlandaise,
appela à voter «non»».
Quelques mois plus tard, elle accordait un entretien à un magazine
américain, Ladies Home Journal', lu par des millions de femmes au
foyer. Interrogée sur son amitié pour Lady Diana, princesse de Galles,
et sur le divorce imminent dans la famille royale britannique, Mère
Teresa n'hésita pas à expliquer, parlant du mariage: «C'est bien que ce
soit fini. Personne n'était vraiment heureux.» On le voit, avec Mère
Teresa, les pauvresses ont droit à des sermons sur la morale et sur
l'obéissance, les princesses bénéficient de tous les pardons et de
toutes les indulgences. Aucun journal ne releva ces déclarations
contradictoires. Le faire eût terni l'image flatteuse de la «sainte
médiatique». Pourtant, le contraste entre théorie et pratique en dit
long sur Mère Teresa.
Voici quelques autres faits , complaisamment passés sous silence. En
1981, Mère Teresa se rendit à Haïti pour y accepter la Légion
d'honneur, la plus haute distinction du pays. Elle la reçut des mains
de la famille Duvalier, qu'elle remercia par un discours enthousiaste,
expliquant que le dictateur Jean-Claude Duvalier ( Bébé Doc ) et sa
femme Michèle non seulement «aimaient les pauvres», mais étaient
«adorés d'eux».
Quelques années plus tard, en 1990, Mère Teresa se rendit en Albanie,
pays dont ses parents étaient originaires (elle est née à Skopje,
capitale de la Macédoine). Elle n'eut aucun scrupule à déposer une
couronne de fleurs sur la tombe de l'ancien dirigeant stalinien, Enver
Hodja, fondateur de l'un des régimes les plus répressifs des Balkans.
Elle en déposa même une autre, à Tirana, au pied d'un monument «à la
gloire de la Grande Albanie», qui comprend, aussi, le Kosovo (région de
Serbie), l'Epire du Sud (situé au nord de la Grèce) et la zone ouest de
la Macédoine (Etat indépendant). De nombreux Albanais se déclarèrent
choqués de la voir s'afficher aux côtés de la veuve de l'ancien
dictateur et ne rien dire sur les violations des droits de l'homme.
En 1992, Mère Teresa intervint lors du procès de M. Charles Keating,
l'un des plus grands fraudeurs de l'histoire financière des Etats-Unis.
Son escroquerie aux caisses d'épargne lui avait permis de mettre la
main sur 252 millions de dollars, volés principalement à de petits
épargnants. M. Keating, qui avait auparavant mené campagne contre la
pornographie, avait offert à Mère Teresa 1 250 000 dollars ainsi que
l'usage de son avion privé. En échange ,de quoi ,la «sainte médiatique»
n'avait pas hésité à user de son prestige pour aider M. Keating. A tel
point que lorsque Mère Teresa envoya une lettre réclamant la clémence»
du tribunal pour un homme qui «a beaucoup fait pour aider les pauvres»,
l'un des procureurs répondit en lui demandant de restituer l'argent qui
lui avait été versé (et qui provenait du vol). Toujours trop innocente
pour pouvoir détecter la malhonnêteté des autres, elle refusa.
« MULTINATIONALE MISSIONNAIRE »
S'il est évident que Mère Teresa a du temps à consacrer aux riches et
aux puissants, qu'en est-il de son souci proclamé pour les pauvres et
pour les faibles? Le bilan n'est Pas aussi clair qu'on l'imagine. Des
médecins britanniques et américains ont, par exemple, relevé le niveau
très aléatoire des pratiques médicales dans les petites cliniques de
Calcutta de Mère Teresa: pas d'antalgiques, des seringues lavées à
l'eau froide, un régime alimentaire redoutable pour les patients et une
attitude très fataliste à l'égard de la mort. Cela ne s'explique pas
par le manque d'argent. Les comptes de son ordre religieux
(catholique), les Missionnaires de la charité, ne sont pas publics,
mais chacun sait que d'énormes sommes ont été recueillies, qui
suffiraient largement à assurer le fonctionnement d'une clinique
convenable de Calcutta, En revanche, Mère Teresa a évoqué sa fierté
d'avoir ouvert 500 couvents dans 101 pays, «sans compter l’Inde».
L'argent offert par les donateurs pour soulager la souffrance des
pauvres aurait-il alors été utilisé par la «multinationale
missionnaire» pour faire du prosélytisme religieux ?
Et en faveur de quelle théologie? Mère Teresa défend une version très
intense et très simplifiée du fondamentalisme chrétien. Adoptant une
approche traditionnelle du stoïcisme et de la résignation, elle
assimile la souffrance des pauvres à un don de Dieu. Sur les murs de la
morgue dont elle s'occupe à Calcutta, on peut d'ailleurs lire
l'inscription: «Aujourd'hui, je vais au Ciel.» Assez logiquement, Mère
Teresa critique avec fermeté tout projet politique qui lutte contre
l'injustice et les inégalités, et a exprimé sa sympathie à l'égard des
catholiques conservateurs d'Amérique latine et d'Europe.
Non seulement elle condamne fermement l'usage de contraceptifs, mais
elle a proclamé qu'elle n'accepterait jamais de «confier un enfant à un
parent adoptif ayant auparavant consenti à un avortement». D'ailleurs,
dans le discours qu'elle a prononcé en 1979, au moment de recevoir le
prix Nobel, elle a présenté l'interruption volontaire de grossesse
comme le «principal danger menaçant la paix mondiale»... On ne sera
donc pas surpris d'apprendre que Mère Teresa n'a cessé, au sein de
l'Eglise, de prendre le parti du pape Jean Paul Il contre la «théologie
de la libération» et autres «hérésies progressistes». Elle a d'ailleurs
expliqué: « Il y a quelque chose de très beau à voir les pauvres
accepter leur sort, le subir comme la passion du Christ. Le monde gagne
beaucoup à leur souffrance.» Et puisque les pauvres seront toujours
parmi nous, pourquoi en effet ne pas les utiliser pour illustrer des
contes moraux?
Mais comment comprendre qu'une femme aux opinions presque médiévales
soit également admirée par le monde des laïcs et par la communauté des
dévots? L'une des explications est que de nombreux Occidentaux, pleins
de mauvaise conscience à l'égard de la misère du tiers monde, sont trop
heureux de déléguer le devoir de charité à quelqu'un d'autre. Et, ayant
consenti à cette délégation-abandon, ils ne souhaitent pas examiner de
trop près les motifs et les actes de ce représentant ambulant de leur
conscience soulagée.
CONTRE L'AVORTEMENT ET LA CONTRACEPTION
Mère Teresa peut donc asséner avec tranquillité comme elle l'a fait
plus d'une fois « qu'il n'y aura jamais trop de bébés parce qu'il n'y a
jamais trop de fleurs ou d'étoiles », sans pour autant que les
partisans de la planification familiale s'en offusquent. En septembre
1996, le Congrès américain lui a accordé le titre de « citoyen
honoraire », une distinction que seuls avaient obtenue avant elle
William Penn et son épouse (fondateurs de l'Etat de Pennsylvanie),
Winston Churchill et Raoul Wallenberg. Au cours d'une saison électorale
pourtant dominée par la question de l'avortement et par la mise en
cause du pouvoir (au demeurant très exagéré) de la droite religieuse,
le vote du Congrès fut unanime.
En janvier 1980, à Calcutta, Mère Teresa nous fit visiter le petite
orphelinat qu'elle venait d'ouvrir. Même si cet établissement ne
réduisait pas de manière radicale l'immensité des problèmes de la
ville, le projet était attachant. Alors que la visite de l'orphelinat
s'achevait, elle agita soudain le bras et m'expliqua: « Vous voyez
c'est comme ça qu'au Bengale nous luttons contre l'avortement et la
contraception. » L'aveu avait le mérite de la franchise: l'objet de ,
qui n'a jamais cherché à dissimuler son soutien à une idéologie
dogmatique, tient en effet davantage du fondamentalisme conservateur
que de préoccupations humanitaires.
Mères Teresa a toujours fait preuve d'ostentation dans le choix de ses
protecteurs, à la fois riches, autoritaires et sans scrupules. Certains
de ses défenseurs rappellent que Jésus lui-même était mal entouré.
Métaphore pour métaphore, on peut aussi affirmer que le soutien d'une
opinion publique sceptique et matérialiste continue, en dépit de tout,
d'accorder à Mère Teresa est, en soi, un sorte de... petit miracle.
NOTES
1 Ladies Home Journal, New York, avril 1996
Administrateur ***@worldcom.ch
Copyright Avlp © 1999/2001
Dernière modification : 06 mai 2001
http://www.librepensee.ch/article6.htm
médiatique
Par Christopher Hitchens, journaliste, auteur de «The Missionnary
Position»,Verso, Londres, 1995. Paru en français sous le titre «Le
Mythe de Mère Teresa», Dagorno, Paris, 1996.
«(Les saints, écrivait Georges Orwell en 1949, devraient toujours être
jugés coupables, jusqu'à ce qu'on ait prouvé leur innocence.» La
carrière de Mère Teresa suggère l'inverse. Alors que la plupart des
personnalités publiques voient leur réputation jugée à la lumière de
leurs actes, Mère Teresa, elle, voit ses actions évaluées à l'aune de
sa réputation. Une réputation de sainte, généreuse, dévouée à la cause
des pauvres et des damnés.
Deux exemples récents. En novembre 1995; la population irlandaise dut
décider, par référendum, d'abroger l'interdiction du divorce. L'Irlande
était le seul Etat européen à maintenir cette interdiction. Or le pays
négociait alors avec les protestants d'Ulster. lesquels redoutaient
qu'un accord avec Dublin ne débouche sur un plus grand contrôle de
leurs vies par le clergé catholique. En partie pour les rassurer, la
plupart des partis irlandais appelèrent à voter «oui» au référendum, Le
scrutin promettait d'être très serré (en définitive, le «oui» l'emporta
par 50,3 % des suffrages)» Mère»Teresa, qui n'est pas irlandaise,
appela à voter «non»».
Quelques mois plus tard, elle accordait un entretien à un magazine
américain, Ladies Home Journal', lu par des millions de femmes au
foyer. Interrogée sur son amitié pour Lady Diana, princesse de Galles,
et sur le divorce imminent dans la famille royale britannique, Mère
Teresa n'hésita pas à expliquer, parlant du mariage: «C'est bien que ce
soit fini. Personne n'était vraiment heureux.» On le voit, avec Mère
Teresa, les pauvresses ont droit à des sermons sur la morale et sur
l'obéissance, les princesses bénéficient de tous les pardons et de
toutes les indulgences. Aucun journal ne releva ces déclarations
contradictoires. Le faire eût terni l'image flatteuse de la «sainte
médiatique». Pourtant, le contraste entre théorie et pratique en dit
long sur Mère Teresa.
Voici quelques autres faits , complaisamment passés sous silence. En
1981, Mère Teresa se rendit à Haïti pour y accepter la Légion
d'honneur, la plus haute distinction du pays. Elle la reçut des mains
de la famille Duvalier, qu'elle remercia par un discours enthousiaste,
expliquant que le dictateur Jean-Claude Duvalier ( Bébé Doc ) et sa
femme Michèle non seulement «aimaient les pauvres», mais étaient
«adorés d'eux».
Quelques années plus tard, en 1990, Mère Teresa se rendit en Albanie,
pays dont ses parents étaient originaires (elle est née à Skopje,
capitale de la Macédoine). Elle n'eut aucun scrupule à déposer une
couronne de fleurs sur la tombe de l'ancien dirigeant stalinien, Enver
Hodja, fondateur de l'un des régimes les plus répressifs des Balkans.
Elle en déposa même une autre, à Tirana, au pied d'un monument «à la
gloire de la Grande Albanie», qui comprend, aussi, le Kosovo (région de
Serbie), l'Epire du Sud (situé au nord de la Grèce) et la zone ouest de
la Macédoine (Etat indépendant). De nombreux Albanais se déclarèrent
choqués de la voir s'afficher aux côtés de la veuve de l'ancien
dictateur et ne rien dire sur les violations des droits de l'homme.
En 1992, Mère Teresa intervint lors du procès de M. Charles Keating,
l'un des plus grands fraudeurs de l'histoire financière des Etats-Unis.
Son escroquerie aux caisses d'épargne lui avait permis de mettre la
main sur 252 millions de dollars, volés principalement à de petits
épargnants. M. Keating, qui avait auparavant mené campagne contre la
pornographie, avait offert à Mère Teresa 1 250 000 dollars ainsi que
l'usage de son avion privé. En échange ,de quoi ,la «sainte médiatique»
n'avait pas hésité à user de son prestige pour aider M. Keating. A tel
point que lorsque Mère Teresa envoya une lettre réclamant la clémence»
du tribunal pour un homme qui «a beaucoup fait pour aider les pauvres»,
l'un des procureurs répondit en lui demandant de restituer l'argent qui
lui avait été versé (et qui provenait du vol). Toujours trop innocente
pour pouvoir détecter la malhonnêteté des autres, elle refusa.
« MULTINATIONALE MISSIONNAIRE »
S'il est évident que Mère Teresa a du temps à consacrer aux riches et
aux puissants, qu'en est-il de son souci proclamé pour les pauvres et
pour les faibles? Le bilan n'est Pas aussi clair qu'on l'imagine. Des
médecins britanniques et américains ont, par exemple, relevé le niveau
très aléatoire des pratiques médicales dans les petites cliniques de
Calcutta de Mère Teresa: pas d'antalgiques, des seringues lavées à
l'eau froide, un régime alimentaire redoutable pour les patients et une
attitude très fataliste à l'égard de la mort. Cela ne s'explique pas
par le manque d'argent. Les comptes de son ordre religieux
(catholique), les Missionnaires de la charité, ne sont pas publics,
mais chacun sait que d'énormes sommes ont été recueillies, qui
suffiraient largement à assurer le fonctionnement d'une clinique
convenable de Calcutta, En revanche, Mère Teresa a évoqué sa fierté
d'avoir ouvert 500 couvents dans 101 pays, «sans compter l’Inde».
L'argent offert par les donateurs pour soulager la souffrance des
pauvres aurait-il alors été utilisé par la «multinationale
missionnaire» pour faire du prosélytisme religieux ?
Et en faveur de quelle théologie? Mère Teresa défend une version très
intense et très simplifiée du fondamentalisme chrétien. Adoptant une
approche traditionnelle du stoïcisme et de la résignation, elle
assimile la souffrance des pauvres à un don de Dieu. Sur les murs de la
morgue dont elle s'occupe à Calcutta, on peut d'ailleurs lire
l'inscription: «Aujourd'hui, je vais au Ciel.» Assez logiquement, Mère
Teresa critique avec fermeté tout projet politique qui lutte contre
l'injustice et les inégalités, et a exprimé sa sympathie à l'égard des
catholiques conservateurs d'Amérique latine et d'Europe.
Non seulement elle condamne fermement l'usage de contraceptifs, mais
elle a proclamé qu'elle n'accepterait jamais de «confier un enfant à un
parent adoptif ayant auparavant consenti à un avortement». D'ailleurs,
dans le discours qu'elle a prononcé en 1979, au moment de recevoir le
prix Nobel, elle a présenté l'interruption volontaire de grossesse
comme le «principal danger menaçant la paix mondiale»... On ne sera
donc pas surpris d'apprendre que Mère Teresa n'a cessé, au sein de
l'Eglise, de prendre le parti du pape Jean Paul Il contre la «théologie
de la libération» et autres «hérésies progressistes». Elle a d'ailleurs
expliqué: « Il y a quelque chose de très beau à voir les pauvres
accepter leur sort, le subir comme la passion du Christ. Le monde gagne
beaucoup à leur souffrance.» Et puisque les pauvres seront toujours
parmi nous, pourquoi en effet ne pas les utiliser pour illustrer des
contes moraux?
Mais comment comprendre qu'une femme aux opinions presque médiévales
soit également admirée par le monde des laïcs et par la communauté des
dévots? L'une des explications est que de nombreux Occidentaux, pleins
de mauvaise conscience à l'égard de la misère du tiers monde, sont trop
heureux de déléguer le devoir de charité à quelqu'un d'autre. Et, ayant
consenti à cette délégation-abandon, ils ne souhaitent pas examiner de
trop près les motifs et les actes de ce représentant ambulant de leur
conscience soulagée.
CONTRE L'AVORTEMENT ET LA CONTRACEPTION
Mère Teresa peut donc asséner avec tranquillité comme elle l'a fait
plus d'une fois « qu'il n'y aura jamais trop de bébés parce qu'il n'y a
jamais trop de fleurs ou d'étoiles », sans pour autant que les
partisans de la planification familiale s'en offusquent. En septembre
1996, le Congrès américain lui a accordé le titre de « citoyen
honoraire », une distinction que seuls avaient obtenue avant elle
William Penn et son épouse (fondateurs de l'Etat de Pennsylvanie),
Winston Churchill et Raoul Wallenberg. Au cours d'une saison électorale
pourtant dominée par la question de l'avortement et par la mise en
cause du pouvoir (au demeurant très exagéré) de la droite religieuse,
le vote du Congrès fut unanime.
En janvier 1980, à Calcutta, Mère Teresa nous fit visiter le petite
orphelinat qu'elle venait d'ouvrir. Même si cet établissement ne
réduisait pas de manière radicale l'immensité des problèmes de la
ville, le projet était attachant. Alors que la visite de l'orphelinat
s'achevait, elle agita soudain le bras et m'expliqua: « Vous voyez
c'est comme ça qu'au Bengale nous luttons contre l'avortement et la
contraception. » L'aveu avait le mérite de la franchise: l'objet de ,
qui n'a jamais cherché à dissimuler son soutien à une idéologie
dogmatique, tient en effet davantage du fondamentalisme conservateur
que de préoccupations humanitaires.
Mères Teresa a toujours fait preuve d'ostentation dans le choix de ses
protecteurs, à la fois riches, autoritaires et sans scrupules. Certains
de ses défenseurs rappellent que Jésus lui-même était mal entouré.
Métaphore pour métaphore, on peut aussi affirmer que le soutien d'une
opinion publique sceptique et matérialiste continue, en dépit de tout,
d'accorder à Mère Teresa est, en soi, un sorte de... petit miracle.
NOTES
1 Ladies Home Journal, New York, avril 1996
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Dernière modification : 06 mai 2001
http://www.librepensee.ch/article6.htm
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cello
Comme tu nous l'as toujours dit à la fin de tes récitals "tu nais tout
seul, tu meurs tout seul, entre les deux dates il y a des faits divers
et je te souhaite de pouvoir les choisir".
tp://perso.orange.fr/scl/lamusiquesouvent.htm
cello
Comme tu nous l'as toujours dit à la fin de tes récitals "tu nais tout
seul, tu meurs tout seul, entre les deux dates il y a des faits divers
et je te souhaite de pouvoir les choisir".
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